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PAYSANT Édouard, Louis

Photo : AD 61 : 40Fi73

PAYSANT Édouard, Louis

Né le 11 juillet 1904 à Beaumont-sur-Sarthe (Sarthe) ; domicilié à Sées (orne) ; exécuté en juillet 1944 dans le Morbihan.

PAYSANT Édouard, Louis // Naissance : 11-7-1904 à Beaumont-sur-Sarthe (Sarthe) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Exécuté le  ; Décédé

Édouard Paysant est le fils d’Édouard, Hippolyte Paysant Lien interne, repousseur sur cuivre d'art, et de Jeanne, Alice, Agathe Leprieur, institutrice. Il est formé à l'École des Arts et métiers d'Angers puis devient conducteur de travaux en Algérie sur des chantiers d’électrification entre 1929 et 1933. C’est à Bou Said en Algérie qu’il se marie avec Jeanne Lallemand Lien interne, professeure à Alençon, le 24 février 1931. En 1933, la famille s’installe au lieudit Réage des Ormeaux à Sées ou Édouard Paysant prend la direction de l’entreprise de travaux publics de son père.

En 1939, il est mobilisé sur place car son entreprise est réquisitionnée par l’armée française pour fabriquer des chevaux de frise. Il entre en Résistance à la fin de l’année 1941 sous le pseudonyme de « Dominique Tinchebray » en œuvrant à l’évasion de prisonniers de guerre. À l’été 1942, il entre en contact avec Robert Aubin Lien interne, chef départemental de l’OCM qui le charge du secteur de Sées avec pour mission de constituer des équipes de réception de parachutages et d’identifier des terrains potentiels pour ces opérations du BOA créé à l’initiative du BCRA. En novembre 1942, Robert Aubin lui confie l'organisation des opérations aériennes pour tout le département de l’Orne et le nord de la Sarthe. Entre février et juin 1943, cinq parachutages ont lieu dans l’Orne à Saint-Léonard-des-Parcs, Macé et Mortrée.

Après l’enquête menée par la Gestapo de Rouen suite au sauvetage de l’équipage d’une forteresse volante abattue près de Sées à Belfonds (Orne) le 4 juillet 1943, Édouard Paysant, recherché, quitte l’Orne et se réfugie dans la Sarthe. Le 15 juillet 1943, son père Édouard Paysant et sa belle-mère Louise Pickell Lien interne sont arrêtés ainsi que, six jours plus tard, sa femme Jeanne et sa belle-fille Françoise Lien interne née en 1926. Il poursuit néanmoins sa lutte clandestine sous les pseudonymes de " Kim B " et de " Thierry " et rencontre à Paris début août 1943 Pierre Deshayes, chef BOA du Bloc Nord en charge des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de la Seine-Inférieure et des Ardennes. Secondant Pierre Deshayes, il réorganise le BOA dans ces territoires entre septembre 1943 et mai 1944 en recrutant de nouveaux résistants et en assurant l’homologation de nouveaux terrains. Il participe également au sauvetage d’aviateurs alliés. Début juin 1944, Édouard Paysant alias " Trouvère " devient chef BOA du Bloc Bretagne et s’installe avec René Halimbourg (" Gérard "), son adjoint chargé du codage des messages, et son agent de liaison Marie Croisé Lien interne (" Irène ") ainsi que deux radios près de Saint-Marcel (Morbihan) où se concentrent un nombre important de maquisards FFI avec l’aide d’une compagnie SAS dirigée par le commandant Bourgoin. 

Le 19 juin, au lendemain de la dispersion du maquis attaqué massivement par l’armée allemande, Édouard Paysant est arrêté avec René Halimbourg et Marie Croisé sur la route de Plumelec par des soldats ukrainiens qui découvrent des armes et des codes dans leur voiture. Conduits à l’École primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy, ils y sont torturés à maints reprises par la Gestapo. Édouard Paysant et René Halimbourg sont ensuite vraisemblablement exécutés à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) selon certaines sources mais leur corps n’a jamais été retrouvé. Marie Croisé est quant à elle déportée à Ravensbrück par le convoi parti de Pantin le 15 août 1944.

Le nom d’Édouard Paysant est inscrit sur le monuments aux morts d’Alençon et figure sur plusieurs plaques commémoratives : à l’école de Monsort à Alençon en souvenir des anciens élèves morts pendant la Seconde Guerre mondiale, dans l’ancien collège de Sées en l’honneur de la famille Paysant, au stade Jacques Fould en mémoire des membres dirigeants et membres actifs morts 1939-1945. Enfin, Il figure aussi sur une stèle commémorative située à Belfonds consacrée aux Résistants déportés ayant œuvré au sauvetage de l’équipage allié abattu le 4 juillet 1943.

Sources : SHD-Caen : 21 P 523528 ; AD 61 : 41 J ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 221 ; A. Mazeline, Clandestinité : La Résistance dans le département de l'Orne, p. 33-36 ; A. Rougeyron,  Agents d'évasion, p. 35-36 ; J. Onfray,  L'âme résiste, p. 72-75 ; memorialgenweb.org, fusilles-40-44.maitron.fr

Yves Duprez

Mots-clés :

Exécuté
  • 11-7-1904
  • Beaumont-sur-Sarthe, Sarthe
  • Sées, Orne
  • 19-6-1944
  • Locminé, Morbihan
  1. Pontivy, Morbihan
Décédé
  • NA-7-1944
  • Morbihan
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