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LALLEMAND Jeanne, Marie, Madeleine

Photo : ONaCVG

LALLEMAND Jeanne, Marie, Madeleine

Née le 25 décembre 1890 à Condé-sur-l'Escaut (Nord) ; domiciliée à Sées (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.

LALLEMAND Jeanne, Marie, Madeleine // Naissance : 25-12-1890 à Condé-sur-l'Escaut (Nord) ; Domicile : Sées Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé Sachsenhausen Allemagnee

Fille de Justin, Marie, Jean-Baptiste Lallemand, adjudant sous-officier au 127e RI et de Marie, Amélie Saguier, sans profession, Jeanne Lallemand devient institutrice. Le 11 août 1919, elle se marie à Amiens (Somme) avec Roger, Auguste, Alcide Saguier. Le 23 octobre 1926 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), elle donne naissance à une fille prénommée Françoise Lien interne. Le 24 février 1931 à la mairie de Bou Said en Algérie, elle épouse en secondes noces Édouard Paysant Lien interne, conducteur de travaux sur des chantiers d’électrification dans la colonie française depuis 1929. Le couple aura deux enfants : Denise en 1931 et Jean-Claude en 1933. Cette même année, la famille s’installe au lieu-dit Réage des Ormeaux à Sées où Édouard Paysant prend la direction de l’entreprise de travaux publics de son père Édouard, Hippolyte Paysant Lien interne. Jeanne Lallemand, est quant à elle professeure à l’école supérieure de jeunes filles d’Alençon (Orne).

Refusant la défaite et l’occupation allemande, Jeanne Lallemand soutient son mari lorsqu’il entre en Résistance à la fin de l’année 1941 sous le pseudonyme de « Dominique Tinchebray » et participe à certaines de ses activités clandestines en collectant notamment des renseignements sur les troupes d’occupation. Elle n’est cependant reconnue officiellement comme membre du BOA qu’à partir de février 1943. Elle assure surtout la fonction d’agent de liaison au sein du réseau et se charge de l’hébergement de certains de ses membres et d’aviateurs alliés abattus au-dessus de la France occupée. Elle joue un rôle majeur dans le sauvetage de l’équipage de la forteresse volante B17 qui s’écrase le 4 juillet 1943 à Belfonds (Orne) près de Sées en jouant le rôle d’interprète.

Cette vaste opération de sauvetage menée par le BOA de Sées entraîne une enquête de la Gestapo de Rouen qui ne tarde pas, sur dénonciations, à identifier son chef : Édouard Paysant. Recherché, ce dernier quitte l’Orne et se réfugie dans la Sarthe avec sa femme et ses enfants à Assé-le-Boine (Sarthe). Le 15 juillet 1943, son père Édouard Hippolyte Paysant et sa belle-mère Louise Pickell Lien interne sont arrêtés à leur domicile à Alençon davantage en guise de représailles et comme otages que pour leurs actions résistantes. Dénoncés, Jeanne Lallemand et ses trois enfants le sont à leur tour le 21 juillet 1943 en l’absence d’Édouard Paysant qui échappe au coup de filet.

Si ses deux plus jeunes enfants, Denise et Jean-Claude, sont rapidement relâchés, Jeanne Lallemand et sa fille aînée Françoise, âgée de 17, ans sont emmenées à la caserne Valazé à Alençon. Le 13 août, elles sont dirigées à la prison du Palais de justice de Rouen puis à la prison Bonne-Nouvelle en avril 1944. Le 13 mai, elles sont ramenées à la prison des Ducs à Alençon pour y être interrogées en lien avec l’arrestation quelques mois plus tôt de Robert Aubin Lien interne, chef départemental de l’OCM dans l’Orne, puis transférées à la Maison d’arrêt du Mans où elles sont violemment interrogées avant d’être reconduites à Alençon. Jeanne Lallemand est internée le 21 juillet 1944 au Fort de Romainville (mle 6 498) jusqu’à son départ le 3 août 1944 depuis la gare de l’Est dans un convoi de déportation de 64 femmes vers le camp de transit de Saarbrücken Neue Bremm. Le 12 aout 1944, elle est transférée au KL de Ravensbrück où elle arrive deux jours plus tard et immatriculée dans les 51 000, 50 363 ou 52 126. Le 28 août, Jeanne Lallemand est dirigée vers le Kommando de Gartenfeld (mle 1 309) dans lequel les détenus travaillent à la fabrication de câbles électriques pour les fusées V1 et V2 dans une usine Siemens. Le 1er avril 1945, elle est dirigée au camp de Sachsenhausen (mle 1 309) où elle est libérée par l’armée russe le 21 avril 1945. 

Rapatriée, elle est accueillie comme de nombreux déportés à l’hôtel Lutétia à Paris le 24 juin 1945.

Jeanne Lallemand est décédée le 25 novembre 1973 à Sées.

 

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P656508 ; AD 59 : 1 Mi EC 153 R 002 ;AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déportée
  • 25-12-1890
  • Condé-sur-l'Escaut, Nord
  • Sées, Orne
  • 21-7-1943
  • Assé-le-Boisne, Sarthe
  1. Alençon, Caserne Valazé, Orne
  2. Rouen, Palais de Justice, Seine-inférieure
  3. Alençon, Orne
  4. Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6498)
3-8-1944, I.257
  1. Saarbrücken, Neue Bremm
  2. Ravensbrück
  3. Gartenfeld (1309)
  4. Sachsenhausen (1309)
Rescapée
  • 21-4-1945
  • Sachsenhausen, Allemagne
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