PIONTEK Bronislaw

PIONTEK Bronislaw // Naissance : 21-8-1913 à Pezekendorf (Allemagne) ; Domicile : Saint-Etienne-du-Rouvray Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ;  ; Rescapé NA NA

Fils de Joseph Piontek et d’Anastasia Janik, Bronislaw Piontek est arrivé en France à une date inconnue. Il est naturalisé français le 10 juin 1934 et mobilisé pour le service militaire cette même année au 122e Bataillon de l’air à Chartres (Eure-et-Loir) où il apprend le métier de radio. Célibataire, il est domicilié au 6, rue Molière à Saint-Étienne-du-Rouvray et exerce la profession de mécanicien-ajusteur aux chantiers de Normandie à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure). Militant communiste, il est réfractaire au STO et appartient au réseau Jean-Marie Buckmaster depuis le 1er juillet 1943 en qualité d’agent P1 puis P2. Son pseudo est « Bruni ». Il rencontre ainsi à Rouen Philippe Liewer, dit « Clément », envoyé par Londres, chef des réseaux Buckmaster de la région. Ses autres chefs sont Claude Malraux  (« Serge ») et Robert Maloubier (« Bob »), formateurs en sabotage. Entre juillet 1943 et mars 1944, l’ouvrier métallurgiste gère plusieurs parachutages d’armes en Seine-Inférieure et dans l’Eure. Il participe aussi au convoyage des containers d’armes par camion jusqu’au garage de Georges Philippon . Il fait aussi du sabotage industriel, notamment le 10 octobre 1943, dans l’usine de la Compagnie française des Métaux à Déville-lès-Rouen, travaillant pour la Luftwaffe, qui est plastiquée. Le 31 octobre 1943, c’est au tour de la station électrique de Dieppedalle… À partir d’août 1943, Clément l’utilise comme second radio. Il gère alors quatre postes cachés en différents lieux (dont un chez lui). Il est chargé des messages « broadcast » avec Londres. C’est sur son poste qu’est émise la demande de vaccin antidiphtérique pour le maquis des Diables noirs.

Menacé par des arrestations dans le réseau, surtout depuis celle de Malraux le 8 mars 1944, il doit se cacher. Mais piégeant sa sœur, l’inspecteur Alie – collaborateur notoire de la Gestapo – se fait indiquer sa cachette et vient l’arrêter le 11 mars 1944 à Petit-Quevilly.

Il est interné à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen. Georges Philippon et Raoul Boulanger de Petit-Quevilly sont appréhendés dans la même affaire et sont déportés dans le même convoi. Le 13 avril 1944, Bronislaw Piontek est envoyé au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 31 699).

Le résistant est déporté dans la matinée du 27 avril 1944 au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau dans le transport resté connu sous le nom de « convoi des tatoués ». À l’arrivée, il reçoit sur l’avant-bras gauche le matricule 186 240. Le 8 novembre 1944, Bronislaw Piontek est transféré au camp de Dora. Le 25 janvier 1945, il y est admis au Revier.

Le 5 avril 1945, Bronislaw Piontek est évacué dans le convoi dit des « spécialistes » qui part du camp de Dora. Après un voyage effroyable, les prisonniers atteignent le camp de Ravensbrück, le 14 avril 1945 vers 16 h. Devant l’avancée des troupes soviétiques, Bronislaw Piontek est évacué du camp à pied. Au cours du trajet, les colonnes se dispersent en petits groupes et Bronislaw Piontek est libéré par les Russes le 3 mai 1945. Il est rapatrié tardivement en France le 23 mai 1945 par Lille (Nord).

Bronislaw Piontek est décédé le 24 novembre 2005 à Rouen.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P661696 ; AD76 : 54W5363, 3868W83, 09AV 058 et 059 ; M. Baldenweck, De la Résistance au rétablissement ; B. Garin, Une famille normande dans la tourmente nazie, p. 138, 147-148 et suiv. ; Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1977 ; matchid.io

Chantal Cormont, Lionel Roux