SAIAS Albert, André

SAIAS Albert, André // Naissance : 4-8-1920 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 28-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Les parents d’Albert sont Joseph Saias , chirurgien-dentiste établi à Elbeuf depuis 1918, et Hilda née Nissim, tous deux originaires de Salonique en Grèce. Ressortissants italiens, ils sont naturalisés en 1929, alors qu’Albert, né en France, est déjà Français par option depuis 1927. Après avoir fréquenté le lycée d’Elbeuf, il figure comme étudiant sur les listes du recensement des Juifs d’octobre 1940. Il est célibataire et réside avec son père 88 rue Guynemer. Sa mère n’est pas recensée comme Juive à Elbeuf, car elle est internée depuis 1937 pour troubles psychiatriques dans une maison de santé de Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise). Au moment de son arrestation en 1942, Albert est enregistré sur les listes comme mécanicien-dentiste (prothésiste dentaire), mais on peut se demander si compte tenu des lois antijuives, il a pu exercer sa profession dans le cabinet paternel.

C’est dans la nuit du 6 au 7 mai 1942 qu’il est arrêté à son domicile par la gendarmerie française, lors de la rafle de 77 hommes juifs de 18 à 54 ans dans l’agglomération rouennaise et à Elbeuf. La rafle, décidée par la section antijuive de la Gestapo de Paris et organisée en liaison avec la Sipo-SD régionale, concerne cinq personnes dans le canton d’Elbeuf. D’abord interné à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle à Rouen, secteur allemand, Albert Saias est transféré le 12 mai au camp de Drancy, puis il est déporté dans le convoi no 3 du 22 juin 1942 à destination d’Auschwitz. Sélectionné pour le travail forcé (mle 41103) à son entrée dans le camp le 24 juin, il est assassiné le 28 juillet 1942, selon les registres des décès d’Auschwitz ; c’est aussi cette date qui est retenue à l’état civil français. Albert a alors à peine 22 ans. Son père Joseph est lui aussi arrêté quelques mois plus tard et déporté sans retour à Auschwitz, tandis que sa mère, toujours hospitalisée, ne décède qu’après la guerre.

Le nom d’Albert Saias figure sur la stèle des Juifs déportés du cimetière Saint-Jean à Elbeuf et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : Archives Musée Auschwitz ; SHD-Caen : 21P 537 888 ; AD76 : 51W170, 22WZ25556 ; AM (Elbeuf) : 4H-ELB136, ELB137 ; EC (Elbeuf) ; memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot