
Photo : ONaCVG
SAILLARD Jacques, Michel
Né le 22 mai 1922 à Serquigny (Eure) ; domicilié à Serquigny ; déporté le 4 juin à Neuengamme ; rescapé.
SAILLARD Jacques, Michel // Naissance : 22-5-1922 à Serquigny (Eure) ; Domicile : Serquigny Eure () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à ; ; Rescapé Malchow Allemagne
Fils de Georges Saillard boucher et Fernande Bigard, sans profession, le jeune Jacques
est ajusteur mécanicien à la sucrerie Bouchin de Nassandres depuis juin 1940. Requis
par la loi d’orientation de la main-d’œuvre du 4 septembre 1942, il part à Eilenburg
de la mi-décembre 1942 jusqu’à la mi-janvier 1943, date à laquelle, semble-t-il, il
réussit à revenir clandestinement en France. Quelques mois plus tard, en septembre
1943, il est recruté par un cheminot de Serquigny, Jean Cathignol
, et rejoint le mouvement Résistance en tant qu’agent de liaison de l’un de ses responsables
départementaux, Georges Trumelet
.
À ce titre, il a une bonne connaissance des groupes de la région qu’il contacte régulièrement,
en évalue les effectifs, porte les plis et participe à la collecte de renseignements
sur l'activité militaire des Allemands. Il informe aussi son supérieur des actions
de chaque groupe, notamment lorsque des aviateurs alliés, parachutés ou touchés par
la défense allemande, atterrissent dans la région. Ainsi, le 31 décembre 1943, un
avion de l’US Air Force est abattu aux abords de la ferme Martin, Henri
et Jacqueline
à Montaure. Deux de ses passagers sont récupérés par la fermière et une autre femme,
Mme Storck, avec l’aide de deux jeunes réfractaires hébergés chez les Martin, Marcel
Morel
et Pierre Vel
. Malgré les ordres de son chef, Jacques Saillard poursuit ses allées et venues entre
les groupes de résistants et le lieu de cache des aviateurs… Mais il est suivi. En
arrivant à la ferme, il apprend que Mme Storck, ainsi que sa fille et son fils, ont
été arrêtés dans la journée.
Si les épouses Martin et Stock sont finalement relâchées après leurs interrogatoires, il n’en est pas de même de Jacques Saillard qui, sous les coups, livre des noms. Aidée d’autres gestapistes, les polices allemandes et françaises reconstituent ainsi toute une chaîne de résistance qui couvre une bonne partie du département. Plus de quatre-vingt personnes seront arrêtées au cours du printemps 1944.
Il n’en reste pas moins que Jacques Saillard est envoyé au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu et subit, comme ses camarades, les affres de la déportation. Après plusieurs mois dans les prisons de Rouen, le jeune résistant quitte la prison Bonne Nouvelle à Rouen le 18 mai 1944 pour le camp de rassemblement de Compiègne où il reçoit le matricule 37 059. Le 4 juin, il part dans le même convoi que Pierre Vel pour le camp de concentration de Neuengamme (mle 33 819). Les routes divergent alors, puisque Jacques Saillard rejoint le Kommando de Watenstedt, camp satellite de celui de Neuengamme crée en avril 1944. Devant l’arrivée des armées alliées, les SS évacuent les lieux avec les déportés le 7 avril 1944 vers le camp de Ravensbrück, où Jacques Saillard est encore recruté pour les besoins de production militaire au camp de Malchow, utilisé comme camp de transit et où les détenus croupissent dans des conditions effroyables. Le camp est libéré le 2 mai 1945.
Jacques Saillard est décédé à l’âge de 84 ans, le 26 décembre 2006 à Salins-les-Bains (Jura).
Sources : SHD-Caen : 21P668961 ; SHD-Vincennes : 16P530350, EC (Serquigny) ; J. Papp, La Résistance dans l’Eure, p. 68-70
Françoise Passera
Mots-clés :
- 22-5-1922
- Serquigny, Eure
- Serquigny, Eure
- 11-1-1944
- Montaure, Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-inférieure
- Compiègne, Oise (37059)
- Neuengamme (33819)
- Watenstedt (33819)
- Ravensbrück
- Malchow
- 2-5-1945
- Malchow, Allemagne




