BOTTE Raymond, René

BOTTE Raymond, René // Naissance : 3-9-1921 à Canteleu (Seine-Inférieure) ; Domicile : Canteleu Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-7-1944 à  ; 23-11-1944 à Hersbruck (Allemagne) ; Décédé

Raymond Botté habite chez sa mère qui est veuve au 9 rue d’Écosse à Canteleu. Affilié au mouvement des Francs-tireurs et partisans depuis novembre 1943, le résistant trouve souvent refuge dans une pension au Tréport, chez Émile Lesage , son adresse clandestine. Il est connu sous le nom de « Pedro ». Avec Georges Morel , Julien Eldert, Kléber Lesage , Marcel Daragon  ou encore Maurice Le Bail, le jeune homme participe à de nombreux cambriolages de mairies afin de s’emparer des tickets de rationnement entre novembre 1943 et janvier 1944, destinés aux nombreux réfractaires au STO cachés dans les campagnes. Suite à l’arrestation de Pierre Casado  à Paris, suivie de celles d’Emile Lesage et de Marcel Daragon au Tréport le 8 avril 1944, Raymond Botté est interpellé le 11 avril à Canteleu par des inspecteurs de la 3e Brigade de police mobile de sûreté de Rouen.

Conduit à Rouen au bureau de la police judiciaire et ensuite au Central, place de l’Hôtel de ville, le résistant est rudement interrogé le 12 avril puis écroué à la prison de Bonne-Nouvelle à Rouen le 13 avril pour agressions et vols. Il se retrouve dans la même cellule qu’Émile Lesage et Eugène Rouland . Remis aux Allemands le 18 mai, ceux-ci le transfèrent au camp de rassemblement de Compiègne, dans le secteur de Royallieu (mle 42 482) le 24 juin. Raymond Botté est ensuite déporté le 2 juillet 1944 vers le KL Dachau où il devient le matricule 76 548. Ce convoi est resté tristement célèbre sous le nom de « train de la mort » en raison du nombre élevé de décès survenus durant le voyage. Raymond Botté quitte Dachau pour devenir main-d’œuvre service pour la production militaire du Reich, dans le Kommando d’Allach, puis le 25 août 1944 ses geôliers l’envoient au Kommando d’Hersbruck dépendant du camp de concentration de Flossenbürg où il reçoit le matricule 20 481.

Il y meurt d’une « crise cardiaque » selon la formule utilisée par l’administration allemande le 23 novembre 1944, plus sûrement victime des effroyables conditions d’existence des déportés dans l’univers concentrationnaire.

Une rue porte son nom à Canteleu ; il figure également sur d’un des deux monuments aux morts érigés dans le cimetière de la commune.

Sources : Arolsen; SHD-Vincennes : 16P75869 ; SHD-Caen : 21P428661 ; AD76 : 51W418, 51W427, 54W5368, 3677W149 ; AP : Famille Kléber Lesage, memorialgenweb.org

Christelle Fléchelle